Identifier les ennemis… pour protéger les œuvres

Les biens du patrimoine sont constitués de matériaux d’origine organique ou minérale. Tous les matériaux organiques et nombre de matières minérales (roches, verres…) peuvent être attaqués par des macro ou des micro-organismes. Les infestations peuvent être détectées macroscopiquement et le plus souvent par les effets de leurs dégradations : moisissures, feutrage blanc, gris ou vert, traces rougeâtres, rosâtres ou grises sur les papiers ou au revers d’une oeuvre, odeur. Les insectes ou les rongeurs sont plus faciles à repérer, bien que leur présence soit aussi discrète…

La détection d’une infestation doit déclencher l’isolement de l’objet infesté avant même d’en identifier précisément l’origine. L’objet infecté devra être traité soit par voie chimique, soit par une irradiation intense par des rayons.

L’anoxie, la congélation, le traitement à l’oxyde d’éthylène sont très efficaces sur les insectes mais peu efficaces contre les micro-organismes. Dans certains cas, il peut être utile d’identifier précisément la source de l’infestation, notamment lorsqu’il s’agit d’un champignon particulièrement invasif et résistant, comme le mérule. Lorsque l’identification macroscopique n’est pas probante, une identification microscopique des spores peut être nécessaire.

Les principaux ravageurs des biens du patrimoine :

© iStock.com/HHelene (#1183542491)

© Didier Descouens

Anthrène : mesure 2 à 5 mm, destructeur de toutes les matières organiques.

Lépisme ou poisson d’argent : mesure 5 mm à 1,5 cm, amateur d’archives.

© iStock.com/avstraliavasin (#875977470)

Vrillette du bois : mesure entre 5 et 10 mm, c’est un ravageur des objets en bois et en papier. Elle fuit la lumière et se repère par des petits tas de sciure fraîche à côté des trous d’envol.

© CSIRO ScienceImage

Termite : mesure entre 5 et 10 mm.

© Agricultural Research Service / Scott Bauer

Spores de mérule observées au microscope optique. L’observation au microscope permet de confirmer l’identification à l’oeil nu. Les spores de mérule se reconnaissent à leur couleur jaunâtre et leur aspect lisse.

Philippe Gayot